« Vous croyez que ma vie c’est d’être derrière vous parce que vous êtes des désordonnés ? » :  Alain Orounla pris en flagrant délit de mépris 

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Alain Orounla
Crédit Photo : DR

S’il est une évidence au Bénin, c’est que les politiciens ne sont pas habitués à gérer les sentiments d’incompréhensions de leurs populations. Pour cause, lors d’une récente descente sur le terrain afin de superviser les travaux de maintien de l’ordre, face à la recolonisation des trottoirs à Cotonou, le préfet Alain Orounla a été interpellé par une vendeuse, occupante des emprises de la voie publique.

Si la discussion a semblé bon enfant au début, il aura fallu que la vendeuse fasse part de son ras-le-bol par ces contrôles et ces opérations de déguerpissement pour que le préfet change de ton : « Nous, on n’en a pas marre ? Vous croyez que ma vie c’est d’être derrière vous parce que vous êtes des désordonnés ? Vous croyez que ça c’est mon métier ? Vous voulez continuer de pisser dans les rues, de venir faire de la cuisine dans les rues ? ». Une déclaration méprisante qui a provoqué une vague d’indignations et a valu au préfet le souhait du même sort que celui de son prédécesseur, Modeste Toboula.

Certes, l’incivilité du Béninois n’a de limite que la répression, mais il est à déplorer qu’une autorité politique tienne de tels propos à l’endroit d’une administrée en public devant les caméras. Ce zèle a caractérisé l’action de l’ancien préfet Modeste Toboula qui n’a pas su garder la mesure de la prudence face aux comportements inciviques des Cotonois.

Dans le même temps, ces propos interrogent sur le rapport que le préfet a avec la fonction qu’il occupe. L’on est tenté de se demander si le ministre devenu préfet ne considère-t-il pas sa fonction comme une corvée, un fardeau dont il en a marre. La virulence des propos tenus laisse penser que le préfet subit une position dans laquelle il ne souhaite pas être. Avocat de profession, Alain Orounla a longtemps loué les mérites du régime de la Rupture, après l’exil de son client Sébastien Ajavon, alors principal opposant politique à Patrice Talon.

Il fut promu à la tête du ministère de la communication, puis au porte-parolat du gouvernement. Mais ce ministère a été supprimé après la réélection du président en 2021 et l’ancien avocat a été consolé avec la préfecture du Littoral qu’il doit coadministrer avec le maire de Cotonou, Luc Atrokpo. Or, ce dernier semble avoir les faveurs du Patrice Talon et dirige la seule ville que compte le département, autant dire que Alain Orounla a des raisons de penser qu’il est au garage.

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