Voici celui à qui profiterait la fermeture des frontières entre le Niger avec le Bénin, des pots-de-vin versés pour maintenir le blocus

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Voici ce qui bloque la réouverture immédiate de la frontière Bénin-Niger selon Tiani
Crédit Photo : DR

Plusieurs semaines après l’annonce de la levée des sanctions par la CEDEAO, les frontières entre le Bénin et le Niger demeurent fermées. Les populations des deux pays ne peuvent donc pas pour le moment franchir le pont qui sépare la ville de Gaya de celle de Malanville.

Alors la question qui se pose est de savoir à qui la faute ? Pourquoi la libre circulation des biens et des personnes n’a pas encore repris entre les deux pays ? Qui pourrait profiter de la fermeture des frontières ? Bien malin est celui qui pourrait répondre à ces questions. La situation sur le terrain indique clairement que c’est du côté nigérien de la frontière qu’il n’y a pas eu de changement.

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Le Bénin avait appliqué des sanctions décidées le 30 juillet par la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest contre le Niger à la suite du coup d’État.  Le président Patrice Talon avait indiqué être favorable à une intervention militaire pour réinstaller l’ancien président Mohamed Bazoum dans la plénitude de ses fonctions. Pour le Niger, cette posture du Bénin a été perçue comme une trahison et un affront.

Le maintien de la fermeture des frontières avec ce pays peut donc être perçu comme une volonté du CNSP de rendre à Cotonou la monnaie de sa pièce. Le port de Cotonou a d’ailleurs été délaissé au profit du port de Lomé comme principal point d’accès à la mer pour le Niger. Les pertes pour Cotonou sont très importantes.

Mais, il est évident que le président du Togo, Faure Gnassingbé n’a aucun intérêt que les putschistes ouvrent la frontière avec le Bénin. Selon de nombreux observateurs, des manœuvres seraient même menées dans l’ombre par le numéro un des Togolais afin d’empêcher la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays. Selon les informations parvenues à notre rédaction, des pots-de vin seraient perçus par certains nouveaux hommes forts de Niamey pour maintenir le blocus avec le voisin béninois.

Qui connaît Faure Gnassingbé sait qu’il en est capable. S’il y a bien quelqu’un qui se réjouit de voir les frontières fermées, c’est bien lui. Disons-le clairement, ça lui profite. Le port de Lomé qui était en difficulté, avant le coup de force qui a évincé Mohamed Bazoum, a su se refaire une santé financière. Les opérateurs économiques et les transporteurs font transiter désormais leurs marchandises par le Togo.

Mais tout n’est pas si rose. La solution alternative proposée par le Togo est plus coûteuse et compliquée en termes de sécurité, informent les économistes. Un conteneur de Cotonou à Niamey qui était à 1,2 million de FCFA via Malanville, coûte 3,6 millions voire 4 millions de FCFA en empruntant le tronçon du Togo vers Kaya, pour venir à Niamey.

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Une chose est sûre, cette situation n’arrange aucune des parties. Le Bénin et le Niger sont deux pays qui partagent beaucoup d’intérêt économique et bénéficieront à terme à enterrer la hache de guerre. Un oléoduc géant, le pipeline Niger-Bénin reliant le sud-est du Niger à la côte béninoise a été mis en service début novembre dernier pour permettre à partir de janvier selon les prévisions la commercialisation du brut nigérien sur le marché international. Le Niger espère une augmentation de ses recettes pétrolières et le Bénin la perception de droits de transit.

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