La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) traverse, ces dernières années, la période la plus sombre de son existence. Elle est particulièrement fragilisée par les décisions de certains présidents démocratiquement élus qui ne veulent plus quitter le pouvoir au terme de leur mandat.
Le dernier en date est le président sénégalais Macky Sall. L’homme a unilatéralement décidé d’abroger le décret portant convocation du corps électoral pour le 25 février 2024, le samedi 3 février 2024, ceci à quelques heures du lancement de la campagne électorale.
Mais Macky Sall n’est pas le premier à porter entorse au jeu électoral. Il a été précédé dans cet exercice par le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Ce dernier, après avoir juré qu’il ne se présentera pas à un troisième mandat en 2020, a finalement jugé utile de continuer l’œuvre de développement qu’il a entreprise.
Personne n’était mieux que lui pour gouverner la Côte d’Ivoire. Le mode opératoire semble être, à quelques différences près, le même au Sénégal. Sauf qu’ici, le contexte de l’année 2020 en Côte d’Ivoire n’est pas le même en 2024 pour Macky Sall.
Mais, le président Macky Sall, tout comme l’a fait, avant lui, le président Alassane Dramane Ouattara, peut toujours compter sur la France pour imposer sa décision de rester au pouvoir jusqu’au 15 décembre 2024. Ceci, au mépris du rappel à l’ordre du mardi 6 février 2024 de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Et pour cause, l’organisation sous-régionale est restée pendant longtemps silencieuse face aux dérives autoritaires des présidents démocratiquement élus de l’espace CEDEAO. En effet, les communiqués de la CEDEAO sont sans effet.
Obligeant ainsi les militaires dans certains pays (Guinée Conakry et le Burkina Faso) à prendre leurs responsabilités. Seulement, les mêmes causes produisent les mêmes effets et ce serait un miracle qu’à la longue, le président Macky Sall ne subisse pas le même sort.