L’Université d’Abomey-Calavi a servi de cadre, le jeudi 8 août 2024, à la cérémonie officielle de soutenance de thèse de Kafilath RADJI. Cérémonie à l’issue de laquelle, l’impétrante s’est vu décernée le grade de Docteur de l’Université d’Abomey-Calavi, option : Sciences de la Vie, spécialité : Microbiologie et Technologie Alimentaire. Elle a défendu avec brio sa thèse devant des éminents membres de jury avec à sa tête, M. Lamine S. BABA-MOUSSA, Professeur Titulaire à Université d’Abomey-Calavi (Bénin).
Satisfait de son exposé, le jury international composé, du président, M. Lamine S. BABA-MOUSSA, Professeur Titulaire, Université d’Abomey-Calavi, de M. Abdelsalam TIDJANI, Professeur Titulaire, Université de N’djamena (Tchad), de M. Tchadjobo TCHACONDO, Professeur Titulaire, Université de Lomé (Togo), de M. Célestin C. K. TCHEKESSI, Maître de Conférences, Université d’Abomey-Calavi (Bénin), de Mme Monique G. TOSSOU, Professeur Titulaire, Université d’Abomey-Calavi et du Directeur de Thèse, M. Farid A. K. BABA-MOUSSA, Professeur Titulaire, Université d’Abomey-Calavi, lui a décernée le grade de docteur en Sciences de la Vie, spécialité : Microbiologie et Technologie Alimentaire.
A l’unanimité, le jury a reconnu la présentation orale cohérente et claire de ses travaux. « Vous avez répondu avec aisance aux questions posées par les membres de jury. La partie discussion a donc montré que vous maitrisez le sujet. Sur cette base, le jury, après avoir délibéré, décide d’accepter votre travail et de vous décerner le grade de Docteure de l’Université d’Abomey-Calavi en Microbiologie et Technologie Alimentaire avec la mention très honorable ».
C’est sur ces mots de félicitations du président de jury, M. Lamine S. BABA-MOUSSA, Professeur Titulaire, Université d’Abomey-Calavi, que la désormais Docteure à l’Université d’Abomey-Calavi en Microbiologie et Technologie Alimentaire, s’est vue recouverte de la toge universitaire. Kafilath RADJI entre ainsi dans le cercle restreint des Docteurs de l’Université d’Abomey-Calavi grâce à la portée inestimable du sujet objet de sa thèse.
En effet, la cérémonie de soutenance s’est déroulée sur trois phases. La première a consisté pour le jury, à donner la parole à l’impétrante, à instaurer ensuite un plateau débat, et la dernière phase n’a été rien d’autre que celle de délibération. Les deux premières étapes ont permis aux membres de jury de saisir la portée combien grandiose et la quintessence du sujet de thèse de Kafilath RADJI: « Étude de l’action du fumage et du séchage sur les caractéristiques microbiologiques de Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus, deux espèces de poissons pêchés dans les « Whédos » du haut delta de l’Ouémé au Bénin : recherche de l’antibiorésistance ».
Un sujet qui, à en croire l’ensemble du jury, est d’actualité. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute. C’est un travail majeur et intéressant sur le plan scientifique et sur le plan économique pour aider les décideurs et les chercheurs.
Prenant la parole, M. Farid A. K. BABA-MOUSSA, Directeur de thèse de l’impétrante, a fait savoir que cette thèse était l’aboutissement d’un long processus. Un processus qui a nécessité beaucoup d’effort et de volonté de la part de celle-ci.
Pour la suite, c’est-à-dire l’étape post doctorat, Kafilath RADJI entend actualiser son document conformément aux observations formulées par les membres du jury, pour rendre son travail plus élaboré.
Désormais Docteure de l’Université d’Abomey-Calavi, option : Sciences de la Vie, spécialité : Microbiologie et Technologie Alimentaire, Kafilath RADJI, exprimant ses remerciements à l’endroit des membres de jury, nourrit l’espoir de voir ces travaux de recherche servir de tremplin à d’autres travaux sur le sujet.
A ce propos, elle a tenu à remercier tout spécialement M. Lamine S. BABA-MOUSSA, Professeur Titulaire, Université d’Abomey-Calavi, ainsi que son Directeur de Thèse, M. Farid A. K. BABA-MOUSSA, Professeur Titulaire, Université d’Abomey-Calavi qui n’ont ménagé aucun effort tout au long de ce processus malgré tous les obstacles. Ce fut un parcours de combattant et leur accompagnement et volonté manifeste, ont permis d’aboutir à ce résultat.
« Au Docteur Nicéphore Mensan GLODJINON, Assistant de Recherche en Mycologie, Microbiologie et Sécurité Sanitaire des Aliments au Laboratoire de Microbiologie, des Technologies Alimentaires et de Phytopathologie (LAMITAP), merci infiniment pour toute l’aide matérielle, physique, morale et financière nécessaire que vous avez su apporter du début jusqu’à la fin de ce travail. C’est bien grâce à votre amour pour moi et au prix des multiples sacrifices que vous avez su consentir que ce projet a été concrétisé. A travers chaque ligne de cette thèse, recevez du fond de mon cœur, l’expression de ma sincère reconnaissance et de ma gratitude pour tout ce que vous avez fait pour moi », a-t-elle laissé entendre à la presse à la fin de la soutenance.
« Le reste de ma famille et mes amis, heureusement qu’ils sont là pour me changer les idées. Ils ont tous cru en moi et ouf ! Maintenant j’y suis ! Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué de près ou de loin, d’une manière ou d’une autre, d’une façon ou d’une autre à la concrétisation de ce projet. Aux Docteurs Célestin C.K. TCHEKESSI, Pacôme NOUMAVO, Brice Messan OHIN, Noël Sènou TOVIDE et Elisée Finangnon MAHOUSSI pour votre assistance, votre aide et votre contribution ont été essentielles pour la réalisation de ce travail. Merci infiniment à chacun de vous pour vos précieux conseils. Profonde gratitude et profond respect », a-t-elle ajouté.
Ci-dessous, l’essentiel à savoir de ses travaux de recherche :
Le poisson constitue une source importante de protéines animales en Afrique et entre dans la composition de plusieurs mets nationaux. Le manque d’infrastructures de conservation adéquates, les conditions climatiques et environnementales, ainsi que le caractère saisonnier de la pêche incitent les pêcheurs à développer des systèmes traditionnels d’élevage pour assurer la disponibilité des produits. C’est le cas des « Whédos », qui ne garantissent pas la sécurité sanitaire des poissons. L’objectif général de cette étude est d’évaluer la qualité microbiologique des poissons frais, fumés et fumés-séchés de Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus pêchés dans les «Whédos» du haut delta de l’Ouémé au Bénin, en vue de la détermination de l’antibiorésistance des souches pathogènes isolées. A cet effet, une enquête semi-structurée, appuyée par des guides de questionnaires, a été menée auprès de deux-cent (200) éleveurs et pêcheurs ainsi que cinquante (50) transformatrices pour évaluer leurs connaissances sur les techniques d’élevage dans les « Whédos » et identifier les technologies de fumage et de séchage des poissons dans les communes des Aguégués, Adjohoun, Bonou et Dangbo. Pour évaluer la qualité sanitaire des poissons frais issus des « Whédos » et ceux transformés après la capture, deux cent cinquante-six (256) échantillons des deux espèces de poissons sous formes fraiches, fumées et fumées-séchées ont été transportées aseptiquement au laboratoire pour les différentes analyses microbiologiques.
Les charges microbiennes des germes témoins d’hygiène et d’altération ont été dénombrées en utilisant les techniques standards de la microbiologie. Par ailleurs, une identification bactérienne a été réalisée sur vingt-six (26) principales souches (E. coli, P. aeruginosa et S. aureus) isolées de ces différents poissons. La résistance aux antibiotiques et la production de β-lactamases à spectre élargi par ces souches ont été déterminées par la méthode de diffusion sur disque en milieu gélosé recommandée par le Comité d’Antibiotique de la Société Française de Microbiologie. Les résultats montrent que Clarias gariepinus et Oreochromis niloticus, sont entre autres, deux espèces de poissons les plus souvent élevées dans les « Whédos » du haut delta de l’Ouémé au Bénin, constituant une source importante de protéines animales et entrant dans plusieurs mets locaux. La contamination microbiologique de la chair des poissons ne survient qu’après la capture de ces derniers dans les « Whédos » et peut être une contamination endogène ou exogène. Les procédés traditionnels de transformation de ces poissons tels que pratiqués dans la zone d’étude dans un but conservatoire, constituent parfois une source de contamination. L’évaluation de la qualité microbiologique des échantillons a révélé globalement que les poissons frais (57%) étaient plus contaminés que ceux fumés (9%) immédiatement échantillonnés à chaud qui étaient d’une qualité microbiologique satisfaisante. Les échantillons de poissons fumés-séchés (34%) quant à eux étaient d’une qualité microbiologique insatisfaisante. En général, les souches d’E. coli (38,46%) prédominaient, suivies de P. aeruginosa (30,77%) et S. aureus (30,77%). Une multirésistance aux antibiotiques a été observée, principalement dans la classe des Bêta-lactamines.
De même, les souches d’E. coli, de P. aeruginosa et de S. aureus isolées desdits poissons sont productrices de Bêta-Lactamase à Spectre Elargi (BLSE) à des taux respectifs de 30%, 25% et 12,5%. Les résultats ont aussi révélé que la technique de fumage utilisée a un impact positif sur la qualité microbiologique des poissons mais l’exposition au soleil en fin de séchage telle que pratiquée dans la zone d’étude constitue le principal point critique qui favorise une recontamination des poissons par les germes étudiés. En raison du caractère thermorésistant de ces germes et des entérotoxines qu’ils sécrètent, ces poissons fumés-séchés posent un problème de santé publique.