La Chine a démenti lundi « faire pression » sur certains pays pour qu’ils ne participent pas au Sommet de paix sur l’Ukraine organisé en Suisse, comme l’a affirmé ce week-end le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Utiliser la politique de la force n’est pas le style de la diplomatie chinoise, (…) la position de la Chine est ouverte et transparente, et en aucun cas nous ne faisons pression sur d’autres pays », a déclaré à la presse Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
S’exprimant dimanche en marge d’un forum sur la sécurité à Singapour, le président Zelensky a accusé la Chine de s’employer à « empêcher » des pays de participer au Sommet de paix sur l’Ukraine, prévu en juin en Suisse.
Deux jours plus tôt, Pékin avait estimé qu’il lui serait « difficile » de participer à ce sommet si la Russie n’y était pas conviée, une déclaration approuvée par Moscou.
« La Chine espère sincèrement que cette conférence de paix ne deviendra pas une plateforme pour créer de la confrontation entre camps », a déclaré lundi Mao Ning.
« Ne pas participer à la conférence ne veut pas dire que l’on ne soutient pas la paix », a souligné la porte-parole. Et « même si certains pays décident de participer à la conférence, cela ne veut pas forcément dire qu’ils espèrent un cessez-le-feu et la fin des combats. Le plus important c’est l’action concrète ».
La position « juste et équitable » de la Chine sur cette conférence « n’est dirigée contre aucune partie, et certainement pas contre ce sommet », a insisté Mao Ning.
La Chine se dit neutre dans ce conflit mais n’a jamais condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 et a accueilli le président russe Vladimir Poutine sur son sol à plusieurs reprises depuis le début de la guerre.
Pékin appelle régulièrement au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, ce qui concerne implicitement l’Ukraine, mais exhorte aussi à prendre en considération les préoccupations de sécurité de la Russie.
« La Chine a souligné à plusieurs reprises que la conférence de paix devait être reconnue à la fois par la Russie et l’Ukraine, que toutes les parties devaient y participer sur un pied d’égalité et que tous les plans de paix devaient faire l’objet d’une discussion équitable », a rappelé lundi Mao Ning.
« Il est difficile pour la Chine de participer à cette réunion précisément parce que nous pensons que ces trois points pourraient ne pas être atteints lors de cette réunion. »
Plus d’une centaine de pays et d’organisations se sont engagés à participer à ce sommet, selon M. Zelensky, qui a exhorté les pays de la région Asie-Pacifique à s’y joindre.
Zelensky aux Philippines
Après Singapour, le président ukrainien s’est rendu à Manille pour une rencontre lundi avec son homologue philippin Ferdinand Marcos.
Il lui a assuré que si les Philippines acceptent de participer à la conférence de paix en Suisse, cela enverrait « un signal très fort », selon la retranscription de ses paroles publiée par le gouvernement philippin.
Il lui a aussi demandé d’envoyer des spécialistes philippins de la santé mentale pour venir en aide aux troupes ukrainiennes.
« C’est quelque chose, je crois, que nous sommes capables de proposer », lui a répondu le président Marcos.
« Les Philippines sont reconnues dans le domaine de la santé, en matière de fourniture d’assistance », a-t-il ajouté, et « cela est naturel pour les Philippines, donc c’est quelque chose que nous pourrions chercher à faire ».
- Zelensky a par ailleurs souligné les liens forts entre les deux pays et annoncé que l’Ukraine ouvrirait l’an prochain une ambassade à Manille.