Au Sénégal, de violents heurts ont éclaté entre les gendarmes et les manifestants. En effet, ces derniers, drapeau sénégalais en main, affluaient à l’appel des candidats de l’opposition, vers un rond-point pour un meeting de contestation. Ils ont été sur le chemin, accueillis par les gendarmes avec un tir nourri de grenades.
C’était après l’annonce du report de la présidentielle faite par le président Macky Sall, ce samedi 3 février 2024, à quelques heures du lancement de la campagne électorale. Ces derniers mécontents de la décision inédite du chef de l’État ont envahi, le dimanche 4 février 2024, les rues de Dakar.
En effet, les gendarmes, déployés en grand nombre, se sont enfoncés à pied ou en pickups dans les quartiers adjacents à la poursuite des manifestants en fuite. Ils ont ensuite essuyé des jets de pierres des jeunes manifestants qui scandaient « Macky Sall dictateur ! ».
Des barrages avec des moyens de fortune et des pneus incendiés ont été érigés par les jeunes pour freiner la progression des gendarmes.
« Macky Sall veut faire de nous des esclaves. Il ose nous servir des motifs aussi fallacieux pour reporter l’élection, en plus à quelques heures seulement du début de la campagne », s’est indigné un protestataire, Ousmane Biteye, commerçant de 44 ans.
Précisons que c’est la première fois qu’une élection présidentielle est reportée au Sénégal pour des raisons de conflit entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale évoquées par le président Macky Sall.
Ceci, après la validation définitive par la juridiction de vingt candidatures et l’élimination de plusieurs dizaines d’autres. « Nous sommes sortis pour dire non à cette forfaiture, non à ce coup d’État constitutionnel », a déclaré un manifestant, Demba Ba, 36 ans.
Un débat s’ouvre ce lundi 5 février 2024 à l’Assemblée nationale pour l’adoption d’une proposition de loi reportant la présidentielle de six mois.