Ils sont perçus comme des panafricanistes par de nombreux sénégalais. À peine installés, les nouveaux locataires du Palais de la République au Sénégal affichent d’emblée leurs ambitions de rupture avec les pratiques passées avec la France.
Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko viennent de frapper un grand coup en imposant le rapatriement de l’impôt des entreprises françaises opérant au Sénégal.
Dans une décision surprise qui entrerait en vigueur dès ce mois d’avril, les dés seraient joués.
🇸🇳 Sénégal :
Désormais les entreprises françaises basées au Sénégal paieront leurs impôts au Sénégal. pic.twitter.com/0aXD4GXcKO— Zone Presse📰 (@ZonePresse_) April 8, 2024
En effet, toutes les sociétés hexagonales installées sur le sol sénégalais se verraient dans l’obligation de reverser leurs contributions fiscales directement aux caisses de l’État sénégalais.
Un revirement de situation radical qui avait pourtant été maintes fois promis, mais jamais concrétisé sous les précédents régimes.
Une parenthèse fiscale aura donc duré des décennies, permettant à la France de continuer à percevoir une partie substantielle des recettes générées par les activités économiques de ses entreprises au Sénégal.
Le nouveau pouvoir justifie ce coup de semonce par la nécessité de recouvrer la pleine souveraineté économique du pays et d’assainir ses finances publiques.
Une perspective de récupérer des centaines de millions d’euros d’impôts qui ne manquera pas de soulager les caisses de l’État.
Reste à voir quelle sera la réaction des autorités françaises face à cette décision unilatérale remettant en cause un régime fiscal privilégié hérité de l’époque coloniale.
Mais pour l’heure, le Sénégal semble décidé à en découdre avec tous les relents de tutelle économique étrangère, dont celle avec la France.