Révision de la constitution : Boni Yayi dézingue Wilfried Léandre Houngbédji et les partisans de Patrice Talon 

0
Boni Yayi
Crédit Photo : Plume

Il n’en a pas fallu longtemps avant que l’ex-président béninois, Boni Yayi, réponde à Wilfried Léandre Houngbédji. Le dimanche 15 janvier 2024 à Dogbo, l’ancien président, à l’occasion de son meeting de réconciliation et de remobilisation de sa formation politique, a répondu aux propos du gouvernement sur une supposée révision de la constitution qu’il avait initiée pour prolonger son mandat à la tête du pays.

« Ceux qui agitent l’idée d’une telle révision parmi lesquels des gens qui hier, ont ferraillé dur, ont tout fait pour obtenir une révision opportuniste afin de prolonger leur bail à la tête du pays… ». Ce sont-là les propos du porte-parole du gouvernement qui ont été abondamment relayés dans la presse nationale et internationale.

La réplique de l’ancien président béninois ne s’est pas faite attendre. Lors de sa récente sortie, il a tenu a apporté un démenti formel aux propos du porte-parole.

« Je n’ai jamais été tenté, c’est une seule fois », se défend Boni Yayi qui s’est inscrit en faux contre une révision opportuniste de la constitution contrairement à ce que laisse croire le gouvernement en place. L’ancien président de la République est revenu sur les trois principales raisons qui l’avaient motivé à introduire à l’Assemblée nationale le projet de loi portant révision de la loi fondamentale du 11 décembre 1990. Il s’agit premièrement de la Cour des comptes. « C’est pour voir si le pays est bien géré. Si nos ressources sont bien gérées dans le cadre communautaire de l’UEMOA. Nous étions les derniers. Il fallait constitutionnaliser cela. Ça s’impose à nous », a expliqué en effet, le président du parti LD.

Face aux populations de Dogbo, Boni Yayi a évoqué un second point qui explique notamment l’introduction de ce projet de loi est la constitutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome (CENA), l’institution chargée de l’organisation des élections au Bénin. Et pour lui, les acteurs d’opposition s’étaient précisément dressés à l’époque contre ce projet de révision constitutionnelle qu’il avait introduit à l’Assemblée nationale en raison de l’imprescriptibilité des crimes économiques que portait le projet.

« Lorsqu’ils ont entendu l’imprescriptibilité des crimes économiques, c’est-à-dire si vous volez, on va poursuivre votre cercueil. Ils ont dit jamais », fait savoir Boni Yayi. Selon le prédécesseur de Patrice Talon, ses vis-à-vis avaient prétexté que c’est une nouvelle République s’il touchait à la constitution.

En revanche, la révision constitutionnelle qu’il avait souhaitée n’a pas abouti. « Donc il fallait faire demi-tour (…). Plus jamais, je ne suis revenu sur cette affaire. Car la constitution, c’est l’ADN des Béninois », lâche le président du principal parti d’opposition qui a par ailleurs cité comme témoin le Professeur Mathurin Coffi Nago, ancien président de l’Assemblée nationale.« Lorsque je lui ai envoyé ce projet de loi, il m’a envoyé une lettre pour accuser réception et il m’a félicité d’avoir proposé cela. Ça date du 7 juin 2013 », se souvient-il.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici