Lors de la dernière phase de la qualification pour la CAN 2025, l’entraîneur et les joueurs de cette équipe nationale africaine ont été frappés par les policiers.
Au micro de Canal+ Sport Afrique, le sélectionneur du Bénin, Gernot Rohr, a livré un témoignage effroyable sur le calvaire vécu par son équipe après son nul contre la Libye (0-0), à Tripoli, lors des éliminatoires de la CAN 2025.
En plus de cinquante ans de carrière, comme joueur puis entraîneur, Gernot Rohr (71 ans) n’avait sans doute jamais vu ça. Lundi soir, après leur nul obtenu en déplacement en Libye (0-0), synonyme pour eux de qualification pour la CAN 2025, les joueurs du Bénin et leur sélectionneur ont été victimes de coups et violences diverses de la part des policiers et des joueurs.
« Après le match, il y a d’abord eu des jets de bouteilles et un de mes assistants a été poursuivi par des personnes qui voulaient le frapper dans le tunnel. On a été enfermés dans le vestiaire pendant 1h30. Lorsqu’on en est sortis, il y a eu des événements très regrettables. On a vu que ce pays n’était pas encore en sécurité. Les policiers nous ont frappés ! », a témoigné Gernot Rohr, très marqué, au micro de Canal+ Sport Afrique.
« Quand ils sont entrés dans le bus, on pensait que c’était pour nous mettre en sécurité, mais ils ont sorti leurs matraques pour nous taper dessus. On a quelques blessés, des garçons ont été visés, comme mon assistant d’origine tunisienne, qui a un gros hématome sur l’épaule. Notre service sécurité et quelques joueurs ont été touchés. C’est vraiment regrettable », a étayé l’ancien coach des Girondins de Bordeaux et du FC Nantes, aux commandes de la sélection béninoise depuis février 2023.
Déjà un précédent avec le Nigeria
Selon son récit, « le match en lui-même s’était assez bien passé, mais ce qui s’est passé après a été catastrophique ». Ce n’est qu’au bout d’une longue attente à l’aéroport que Gernot Rohr et ses joueurs ont pu quitter la Libye, à bord d’un avion mis à disposition par le gouvernement du Bénin. L’ancien Brestois et actuel attaquant d’Augsbourg, Steve Mounié, a lui parlé d’une « zone de guerre ». « Cette équipe de Libye, ce pays et ses supporters ne nous ont pas respectés en début de match. Ils ont sifflé notre hymne national. On voulait sortir avec la qualification, on l’a fait dans la difficulté. Le Bénin sera à la CAN, on peut être fiers », a réagi l’avant-centre des Guépards.
En octobre dernier, toujours dans le cadre des qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations, la sélection du Nigeria s’était retrouvée bloquée dans un aéroport abandonné en Libye. Enfermés « comme des otages » pendant une dizaine d’heures, sans eau ni nourriture, les Super Eagles avaient refusé de jouer leur match. La commission disciplinaire de la Confédération africaine de football (CAF) leur avait ensuite donné victoire sur tapis vert.