Patrice Talon dit tout sur la crise entre le Bénin et le Niger, il dit ne pas comprendre les militaires au pouvoir

0
Crise Bénin-Niger : Tiani ne décolère pas, il frappe Patrice Talon là où ça fait le plus mal
Crédit Photo : DR

Le jeudi 30 mai 2024, le Président Patrice Talon a reçu en audience, l’ambassadeur de Chine au Bénin, M. Peng JINGTAO, et une délégation de la société chinoise WAPCO, en charge de l’exploitation du pipeline Niger-Bénin. En marge de cette audience, le chef de l’Etat a été invité à se prononcer sur l’état actuel des relations entre le Bénin et le Niger. Voici, in extenso, la transcription de sa réponse.

Rencontre hebdomadaire avec le porte-parole du gouvernement

Journaliste : Monsieur le Président, votre ministre en charge des Mines, M. ADAMBI, est rentré de Niamey hier et a fait à la presse un point de son séjour en terre nigérienne dont il ressort, si l’on comprend bien, que le maintien de la fermeture des frontières par le Niger, n’est pas de nature à favoriser une mise en œuvre efficiente de l’accord relatif au pipeline.

Qu’en est-il exactement, et pourriez-vous nous dire dans quelles dispositions d’esprit se trouve le Bénin aujourd’hui, vis-à-vis du Niger mais aussi de la société WAPCO ?

Président Patrice Talon : La situation entre le Bénin et le Niger demeure une intrigue. Il y a environ une semaine, les autorités nigériennes nous ont saisis par écrit pour solliciter la tenue d’une réunion du comité inter étatique de suivi du pipeline pétrolier. Elles ont proposé que la réunion se tienne au Niger.

Le Bénin a donné son accord et j’ai instruit le ministre en charge des mines de s’y rendre. Il s’y est donc rendu le lundi dernier et les trois parties, c’est-à-dire le Bénin, le Niger et la société chinoise WAPCO, se sont retrouvées à Niamey pour évoquer les voies de mise en œuvre normale du contrat de transit du pétrole nigérien par le Bénin.

Saisissant l’occasion de la mission de mon ministre à Niamey, j’ai rédigé une lettre à l’attention du Président nigérien et ai mandaté le ministre ADAMBI de la lui remettre en main propre.

De manière plus concrète et s’agissant des deux points qui ont été évoqués à Niamey, en l’occurrence, les équipements complémentaires du pipeline amenés par le partenaire chinois et en attente au Port de Cotonou pour être acheminés au Niger, je veux réaffirmer que le Bénin reste disponible à accorder toutes les facilités possibles à la société WAPCO pour l’acheminement effectif desdits équipements sur le Niger.

Quant au chargement du pétrole au terminal de Sèmè, je suis particulièrement peiné d’observer les déconvenues que subit le partenaire chinois du fait de l’impossibilité d’opérer le chargement du pétrole en raison du défaut des formalités douanières.

Je fais le tour du monde pour prier les uns et les autres de venir investir en Afrique, au Bénin, parce que pour nous, c’est la principale voie de nous développer et me voilà témoin de ce qui fait la réticence des investisseurs et qui pénalise l’attractivité de notre continent.

Mais je garde l’espoir que l’apaisement des relations entre le Niger et le Bénin ne saurait tarder davantage parce qu’il n’y a aucune raison qui justifie la méfiance et l’attitude de nos frères du Niger.

Le temps de la protestation et des sanctions en raison du coup d’Etat qui a lieu au Niger est passé ; ce temps est passé pour tout le monde et il n’y a plus rien qui justifierait aujourd’hui que les autorités béninoises ne soient pas dans la bienveillance à l’égard des autorités nigériennes actuelles.

Mais en attendant, nous chercherons les voies et moyens pour aider la société chinoise WAPCO afin de limiter ses souffrances et préserver son intérêt pour l’Afrique. Voilà ce que j’ai à vous dire sur la situation. Merci.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici