Patrice Talon a décidé de revoir sa copie avec la junte au pouvoir au Niger. Le régime de Cotonou a décidé de collaborer avec les putschistes et de ne plus brandir la menace d’une intervention militaire.
Quelques heures après le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum du pouvoir, le président béninois avait été le premier président ouest-africain a critiqué vertement ce coup de force.
A la suite de cela, le Bénin qui fait partie de la CEDEAO avait fermé ses frontières avec le Niger et a coupé tous les liens de coopération avec les nouveaux hommes forts de Niamey.
La junte militaire a, de son côté, décidé de ne plus collaborer avec le régime de Patrice Talon. Depuis, les deux pays pourtant voisins se rendent coup pour coup.
Cinq mois après, l’eau a coulé sous les ponts. La situation n’a pas changé au Niger. Mohamed Bazoum n’a pas été réinstallé dans ses fonctions. Il n’est toujours pas libre de ses mouvements et le pays semble avoir tourné définitivement la page Bazoum.
Les autorités béninoises ont changé de fusil d’épaule plusieurs mois après les sanctions de la CEDEAO pour faire plier les putschistes.
Cotonou a décidé de baisser le ton, d’être plus réaliste et de dialoguer avec la junte au pouvoir.
« Il nous faut être réalistes et revoir nos exigences. Le gouvernement de Mohamed Bazoum a été renversé. C’est un état de fait », s’est exprimé dans un entretien le numéro un de la diplomatie béninoise, Shegun Bakari.
Pour lui, il n’est donc plus question d’une intervention militaire mais plutôt de privilégier la diplomatie.
Toutefois, il a insisté sur le fait que la libération de Mohamed Bazoum est une condition non négociable avant tout dialogue.