Niger : les militaires au pouvoir fixent la condition pour rouvrir sa frontière avec le Bénin

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Crise Niger-Bénin : loin des caméras et de la France ; les tractations se poursuivent pour une réouverture des frontières
Crédit Photo : monsieur-des-drapeaux.com

Le Niger sera « prêt à rouvrir » la frontière avec le Bénin, lorsque « nous aurons la certitude que notre territoire est en sécurité ».

Tels sont les propos du Premier ministre nigérien le samedi 11 mai. Il a expliqué que son pays maintenait sa frontière avec le Bénin fermée « pour des raisons de sécurité », n’écartant pas « une solution » pour exporter le pétrole nigérien via le port béninois de Sèmè Kpodji.

« C’est pour des raisons simples de sécurité (que) nous avons gardé cette frontière fermée », a indiqué Ali Mahaman Lamine Zeine lors d’un point de presse à Niamey.

Le président du Bénin appelle les autorités du Niger à rouvrir la frontière

Le mercredi dernier, le président béninois Patrice Talon a appelé les autorités nigériennes à rouvrir leur frontière commune et à normaliser leurs relations, si Niamey veut exporter son pétrole depuis le port béninois de Sèmè Kpodji.

Le Bénin a rouvert sa frontière avec le Niger après l’annonce, fin février, de la fin des sanctions économiques imposées à Niamey par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

L’organisation régionale avait agi en réponse au coup d’Etat du 26 juillet 2023, qui a renversé le président Mohammed Bazoum.

Si le Niger a rouvert sa longue frontière avec le Nigeria, il a maintenu fermée celle avec le Bénin.

Le Niger donne les raisons de la fermeture de la frontière

« Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin » car « sur le territoire du Bénin, il y a des bases françaises » et « sur certaines d’entre elles, on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays », a expliqué M. Zeine, nommé par les militaires.

A l’aide d’une carte satellitaire, il a désigné cinq zones censées abriter ces « bases » au Bénin, comme le parc du W, à cheval sur les frontières du Niger et du Burkina Faso.

En outre, M. Zeine a accusé les autorités béninoises d’avoir violé une dizaine d’accords bilatéraux et d’autres conclus entre le Niger, le Bénin et la Chine, au sujet du transport de pétrole nigérien des puits d’Agadem (est du Niger) vers le port de Sèmè.

Il espère cependant qu’« une solution sera trouvée », assurant que Niamey a demandé « à la partie chinoise » de « parler » avec les autorités béninoises.

Avec AFP

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