La camaraderie n’est plus au rendez-vous. S’il a quitté le pouvoir depuis 7 ans, Boni Yayi demeure encore actif et ne manque pas d’occasion pour tacler les maladresses de son successeur, Patrice Talon. Dans un récent courrier médiatique, le « Yinwê » ne s’est pas du tout montré tendre avec « Agbonon », notamment concernant les prises de position de ce dernier sur la situation qui prévaut au Niger depuis le 26 juillet 2023.
Fort de ses interventions dans la résolution de plusieurs foyers de tension et de crises électorales dans huit pays africains, aussi bien francophones qu’anglophones, Yayi Boni arbore sa tunique de diplomate et enseigne Talon.
S’il lui demande de souvenir « que ce fut en 1885 à la Conférence de Berlin que l’Afrique a été partagée », il lui rappelle que « ce fut dans une résistance farouche que l’Europe colonisatrice est arrivée à bout de nos Héros Almamy Samory Touré, Bio Guerra, Kaba et Behanzin, imposant alors les frontières actuelles ».
Ces propos semblent conforter les rumeurs selon lesquels le président Patrice Talon a intégré le club des vassaux de l’impérialisme français en Afrique.
Appelant à l’unité africaine, il soutient que « le Dialogue et la diplomatie doivent primer sur l’option guerrière ». En effet, lors de la dernière conférence des chefs d’États et présidents de la CEDEAO, Patrice Talon avait voté pour une intervention militaire au Niger pour rétablir le président Bazoum dans ses précédentes fonctions. Boni Yayi indique qu’il était nécessaire de saisir le conseil de sécurité de l’Onu ou, à défaut, tenir compte de l’avis du Conseil de Paix et Sécurité de l’Union africaine avant de prendre une telle décision.
Pour l’ancien président, les préalables ont été enjambées. A l’en croire, aucune évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires sur les populations n’a été faite avant la prise de cette décision à laquelle a participé le président Talon. Or, « une telle intervention donnerait lieu à l’affrontement entre nos États, nos peuples, entraînant la fragilisation de nos économies et finalement la dislocation de la CEDEAO », alerte Boni Yayi.
C’est à juste titre qu’il invite tous les chefs d’États de la CEDEAO à absolument éviter cela afin de préserver la mémoire des Pères fondateurs. Pour finir, il insiste sur le fait que, dans l’opinion, les Coups d’État militaire sont la conséquence des coups d’État institutionnels. Et c’est justement là que la CEDEAO devrait, selon lui, affirmer son leadership si elle veut réellement prendre en compte les intérêts et la survie de son peuple.
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