Chassés du Niger, le géant français, Orano, a enregistré une perte estimée à plus de 87 milliards de FCFA.
Le groupe français estime que cette perte est due aux difficultés à mener ses activités minières au Niger, en raison d’un contexte politique « très dégradé » depuis l’arrivée du régime militaire au pouvoir à Niamey.
Cette perte est principalement due à « 197 millions d’euros » de « provisions et dépréciations » passées au cours du semestre, a souligné le directeur financier du groupe David Claverie.
Les dépréciations concernent le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, retiré en juin au groupe par les autorités du Niger (69 millions), ainsi que des actifs de sa filiale Somaïr en grande difficulté, la seule mine exploitée par Orano dans le nord du Niger depuis 1971, pour un montant de 105 millions.
Le groupe a en outre prévu 23 millions de provisions pour des risques divers, notamment fiscaux dans le pays.
Depuis que la France a été virée du Niger, le géant français n’exploite plus les ressources minières du pays.
En parallèle, Niamey s’est évertué ces derniers mois à trouver d’autres partenaires pour remplacer les pays occidentaux. Outre la France avec laquelle la junte a rompu très rapidement, les putschistes ont demandé le départ des soldats américains et poussé l’Allemagne à annoncer la fin de sa coopération militaire avec le Niger. Ces deux contingents devraient avoir totalement quitté le pays fin août. « Dans ce contexte, l’Union européenne a aussi stoppé sa coopération. Au sein de l’UE, seules l’Italie et l’Espagne continuent de travailler directement avec les autorités. Pour Madrid et Rome, les enjeux migratoires sont tels qu’il faut à tout prix éviter un effondrement de l’État nigérien, quitte à fâcher Paris en jouant solo », décrypte un observateur français.