Giflé par le Mali à la tribune des Nations Unies, ce géant d’Afrique (Algérie) se fait tout petit.
En effet, le lundi 30 septembre, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réagi à la claque retentissante reçue par son pays, deux jours plus tôt, du haut de la tribune de la 79ème session de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le chef de la délégation malienne a saisi cette session onusienne pour se plaindre, devant la communauté internationale, des ingérences flagrantes de l’Algérie, qui sert le « gîte et le couvert aux terroristes » pour déstabiliser le Mali.
Le chef de la délégation malienne à la 79ème session de l’Assemblée générale de l’ONU avait tout le loisir de donner des preuves encore plus tangibles quant à l’implication de l’Algérie, via des groupuscules terroristes, dans la déstabilisation des pays voisins. Maïga aurait ainsi pu décliner la longue liste des « émirs algériens » qui ont dirigé par le passé, ou qui dirigent toujours, les différents groupes terroristes actifs au Sahel.
Ces émirs algériens sont tous sortis de la matrice de l’ex-Département du renseignement et de la sécurité (DRS) algérien qui les utilisait dans les massacres d’Algériens lors de la décennie noire des années 90, provoquant délibérément un climat de terreur avec le fameux « qui tue qui? »
C’est face au déni de cette réalité par le régime algérien, qu’Abdoulaye Maïga a traité d’« énergumènes diplomatiques », le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, et le représentant d’Alger à l’ONU, Amar Bendjama, auxquels il est surtout reproché d’avoir tenté d’éluder l’implication directe de l’Algérie dans les derniers accrochages meurtriers qui ont opposé, en juillet et août derniers, l’armée malienne à des groupes rebelles et/ou terroristes à la frontière entre les deux pays.
« Le Mali exige de ces deux énergumènes diplomatiques qu’ils cessent d’entrer dans l’histoire à reculons. Manifestement, ils ignorent à la fois l’histoire entre les peuples frères du Mali et de l’Algérie, ainsi que la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération algérienne, et certainement la géographie, puisqu’ils considèrent à tort le Mali comme une wilaya, c’est-à-dire une province algérienne », a affirmé Maïga, avant d’accuser ouvertement Alger de soutenir les rebelles maliens et les terroristes en leur « servant le gîte et le couvert ».
Dans sa réponse, lors d’un discours prononcé le lundi 30 septembre à la tribune de l’ONU, Attaf a complètement éludé les accusations maliennes sur le parrainage par Alger du terrorisme au Sahel. C’est pourtant cela le fond du sujet : le régime parraine le terrorisme en Afrique du Nord et au Sahel. Étant visiblement embarrassé par la crudité de l’accusation du représentant malien, le régime d’Alger a préféré jouer la carte d’une fausse main tendue au lieu de se défendre d’une accusation extrêmement grave. Attaf a d’abord choisi de jouer aux vierges effarouchées en qualifiant les propos d’Abdoulaye Maïga d’« insolents », tout en affirmant en même temps que la réponse de l’Algérie aux descendants du prestigieux empire du Mali sera «civilisée».
Rien ne va plus entre ce géant d’Afrique et le Mali, dont les relations ne cessent d’aller de mal en pis depuis maintenant plusieurs mois, dans le sillage de l’abrogation définitive, par les autorités maliennes, de l’Accord d’Alger de 2015.