Joseph Djogbénou a de grandes ambitions. Pas celle de diriger un parti. Et pourtant. Celui que les bruits de couloir annonçaient comme le président de l’assemblée nationale, à l’aube des élections législatives de 2023, aurait démissionné de la présidence de la Cour constitutionnelle en 2022 pour se consacrer à la réalisation de son rêve d’exercer la fonction suprême.
Agrégé des facultés de droit, acteur de la société civile, brillant avocat, député, ministre, puis président de la Cour constitutionnelle, aussi impressionnant qu’il soit, le palmarès de Joseph Djogbénou sait qu’il lui reste le graal politique.
Si l’espoir était jusque-là permis, notamment en raison des partis politiques qu’il a fait engouffrer à l’Union progressiste le renouveau dont il a pris les rênes, un événement vient cependant semer le doute en lui et rendre son ambition utopique.
Joseph Djogbénou se voyait déjà comme le candidat naturel pour succéder à son mentor politique. Pour cause, il a l’assurance d’avoir le nombre de parrainages requis pour déposer sa candidature et se conforte dans l’idée selon laquelle la réforme du système partisan, lequel ne prévoit pas de candidatures non affiliées à un parti, est à son avantage.
C’était sans compter sur les nombreux appels à candidature de l’ami personnel du président de la République, Olivier Boko. Or, dans le camp Talon, il ne peut y avoir deux candidats. Ce serait contraire à l’esprit de la réforme du système partisan que l’UPR a porté avec le chef de l’État.
Olivier est plébiscité par les populations et certains acteurs politiques. Son influence, réelle ou imaginée, dans le système Talon est un secret de polichinelle.
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Il serait le candidat idéal pour poursuivre les œuvres du président Talon. Une suscitation de candidature qui prend de plus en plus d’ampleur et à laquelle Joseph Djogbénou ne s’est visiblement pas préparé.
D’ailleurs, certains responsables du parti, qui participaient à cette ambition, ont déclaré il y a quelques jours que les militants qui ne seraient pas tenus à la ligne définie par le parti seraient exclus. Le ministre Oswald Homeky a failli en faire les frais.
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Lorsque Joseph Djogbénou affirmait : « J’observe beaucoup de mouvements et beaucoup d’agitations qui se focalisent sur une année en oubliant celles qui la précèdent. Je pense que nous gagnerions à nous concentrer plus sur celles-ci que sur celle-là », on devine que ces appels à candidature d’Olivier Boko entravent un plan bien tracé et empêchent le magistrat de continuer à espérer.
Mais si Olivier Boko décidait de répondre à l’appel du peuple, il n’aurait pas d’autre choix que de soutenir l’homme d’affaires. Inutile de dire que d’ici à là, devenir président de la République serait devenu une ambition de feuille morte pour Joseph Djogbénou.