Il s’est voulu « formel », alors que rien ne l’y obligeait. Plus de trois années après l’échéance qu’il a donnée aux Béninois, c’est une autre étiquette qui lui colle à la peau : celle de l’imposteur. Lui, c’est le ministre du Cadre de vie et du Développement durable, José Didier Tonato, fidèle parmi les fidèles du président Patrice Talon. Comme ses prédécesseurs, José Tonato a malmené la vérité.
Invité de l’émission Bénin Révélé le 13 juin 2017, sur la chaîne de télévision nationale ORTB en synchronisation avec Canal 3, Golfe Télévision, Eden Tv et Tv Carrefour, le ministre José Tonato a affirmé devant la nation béninoise que Cotonou serait sortie de l’eau en trois ans. « Nous sortirons plus de 90% de Cotonou hors d’eau.
Les gens vont sortir de chez eux, vont monter sur le bitume, vont aller travailler, vont aller au marché. Nous allons sortir définitivement et ça, je suis formel, nous allons sortir définitivement des questions d’inondations en 2020 ». Six ans après ces déclarations, le constat est alarmant.
Les récentes manifestions de dame pluie ont prouvé à suffisance que le ministre Tonato a lamentablement échoué. C’est cette béance entre les paroles et les actes qui explique l’échec et la faillite de son action. Et ceci n’est pas sans porter coup à la politique pour laquelle Patrice Talon a été élu. José Tonato l’a reconfirmé : Patrice Talon avait prévu 3 ans pour régler les questions d’inondation afin de faire de « Cotonou une ville résiliente ».
Cependant, force est de constater que même après 6 années, le ministre n’a pas réussi sur ce point. Pourtant, il a maintenu son portefeuille ministériel, qui s’est entretemps renforcé, alors que des têtes tombaient à ses côtés.
D’ailleurs, l’opération de déguerpissement des trottoirs et autres emprises, qui a fait d’énormes victimes économiques, était censé résorber ce problème d’inondation. Cette impuissance à protéger Cotonou des inondations, malgré la promesse de 2017, laisse penser que le fiasco qui perdure depuis plus de 60 ans n’a pas de remède, même avec l’ingéniosité de Patrice Talon.
Et en même temps, comment l’inverse serait-il possible alors que Cotonou, elle-même, est une ville bâtie sur l’eau ? Il est grand temps que les politiciens concèdent que, peu importe la quantité de béton qui chausseront les rues et ruelles de Cotonou, cette ville n’est peut-être rendue insubmersible. C’est peut-être un détail pour certains, mais pour les Cotonois, ça veut dire beaucoup.
