Le Burkina Faso d’Ibrahim Traoré a suspendu « jusqu’à nouvel ordre » ses exportations d’amande de karité, dont le pays est le deuxième exportateur mondial, pour privilégier la transformation locale, selon un communiqué du gouvernement publié vendredi.
Cette décision du Burkina Faso dirigé par Ibrahim Traoré de suspendre les exportations a pris effet le mercredi 18 septembre 2024, ont écrit dans un communiqué conjoint, les ministres du Commerce Serge Poda et de l’Economie, Aboubacar Nacanabo.
Le Burkina Faso est gouverné par une junte militaire qui a pris le pouvoir en septembre 2022 par un coup d’État et qui a fait de la souveraineté nationale une de ses priorités, notamment sur le plan économique.
« Cette suspension a pour objectif de rendre disponible l’amande de karité utilisée comme matière première par les unités industrielles de transformation au niveau national pour s’aligner sur la dynamique du gouvernement visant à soutenir le développement de nos industries nationales », ont-ils justifié. Mercredi, le gouvernement avait également décidé d’une exonération de taxe sur les profits de la production de farine de blé, de maïs, de sorgho et d’autres céréales produites localement.
600.000 tonnes
Avec une production annuelle de 600.000 tonnes, la filière karité a rapporté au Burkina Faso, deuxième exportateur mondial après le Nigeria, quelques 60 millions de dollars en 2019, selon les chiffres officiels. Les noix de karité poussent sur un arbre et une partie est transformée en beurre qui est consommé dans le monde entier, mélangé au chocolat, à la margarine ou à des huiles.
En Afrique, il a toujours été utilisé pour ses vertus nourrissantes pour la peau, et les géants des industries cosmétiques s’y intéressent de plus en plus.