C’est une décision historique que vient de prendre le président Patrice Talon au Bénin. Le mercredi 8 mai 2024, le président béninois a présidé, son traditionnel conseil des ministres. Plusieurs décisions ont été prises au cours de la séance.
Le Bénin a présenté un projet de loi pour accorder la nationalité aux Afro-descendants
Selon les conditions d’obtention fixées par le gouvernement béninois, ces personnes ne pourraient ni voter, ni travailler dans la fonction publique, mais il s’agit d’une reconnaissance à des éventuels descendants de Béninois victimes de la traite négrière jusqu’au XIXe siècle. Car le Bénin a été l’un des pays qui ont le plus subi ce crime.
Validé mercredi 8 mai en Conseil des ministres, le projet sera transmis à l’Assemblée nationale. On ignore encore tous ses détails.
Il est difficile de ne pas faire un lien entre ce sujet et la traite négrière. Dans sa justification, le gouvernement affirme qu’elle a « laissé des blessures profondes sur l’Afrique et les descendants des personnes déportées ».
Le Bénin est cité comme un pays qui a subi pendant des siècles la traite négrière. La ville de Ouidah, sur la côte, était un port d’embarquement des esclaves.
Le président béninois Patrice Talon développe un tourisme mémoriel sur ce passé, et ce depuis son arrivée au pouvoir.
C’est pour aider les « déportés » à retrouver un lien avec leurs origines que la loi a été initiée, explique le gouvernement. Peut en bénéficier « toute personne dans le monde qui, d’après sa généalogie, a un ascendant africain subsaharien déporté hors du continent dans le cadre de l’esclavage ».
Ces personnes pourraient se trouver, entre autres, en Haïti, au Brésil, dans les Caraïbes ou encore aux États-Unis.
Reconnaissance définitive soumise à un séjour dans le pays
Dans le processus stipulé, le candidat doit faire une demande en apportant la preuve de l’Afro-descendance par documents officiels d’état civil, des témoignages authentifiés ou tests ADN. En cas d’éligibilité, on délivre un passeport béninois valable trois ans, une acquisition par reconnaissance.
Mais l’obtention du certificat de nationalité définitif est subordonnée à l’obligation de séjourner dans le pays quelques jours avant l’expiration du passeport.
Derrière ce projet, il y a un intérêt touristique et une démarche de valorisation et de reconnaissance.