Ils ont longtemps plaidé pour leur remise en liberté. Eux, ce sont les détenus dans le cadre des violences électorales de 2019. Leurs prières ont été finalement entendues puisque qu’à la faveur d’un décret présidentiel en date du 6 décembre 2023, le Chef de l’État Patrice Talon a accordé une grâce présidentielle à des « personnes détenues et condamnées à des peines criminelles ou correctionnelles par une décision devenue définitive des cours ou tribunaux de la République du Bénin au 31 juillet 2023 ».
Cette mesure les dispense d’exécution des peines privatives de liberté. Cependant, il est à retenir que les « personnes condamnées pour des faits d’escroquerie en tontine, de détournement de deniers publics ou pour des infractions ayant mis en péril les derniers de l’État » ne bénéficieront de cette grâce que si « elles remboursent la totalité des sommes détournées ou mises en péril et paient les amendes ainsi que les frais de justice ».
Il convient de noter l’absence de Joel Aïvo et de Reckya Madougou de cette liste.
Le 7 décembre 2021, au terme d’une longue journée de procès, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a condamné le constitutionnaliste et homme politique Joel Aïvo à 10 ans de prison.
Il a été reconnu coupable de blanchiment de capitaux et de complot contre l’autorité de l’État.
Quelques jours plus tard, Reckya Madougou, a été aussi reconnue coupable, de « complicité d’actes terroristes » par la même cour. Elle écope de vingt ans de prison ferme.
Depuis plus de 2 ans, les deux personnalités politiques sont incarcérées et ne sont plus libres de leurs mouvements.
Voici la liste intégrale des bénéficiaires