L’addition commence à être salée pour les finances publiques béninoises. Selon le dernier rapport de la Caisse de gestion de la dette, l’encours de la dette publique du Bénin a atteint 6 508 milliards de francs CFA (9,9 milliards de dollars) en décembre 2023, soit 54,91% du PIB.
Une hausse sensible de près d’un point par rapport à 2022, sous l’effet conjugué du gonflement des dettes intérieures (+6% à 2 118 milliards FCFA) et surtout extérieures (+14% à 4 390 milliards FCFA).
Cette dernière représente désormais les deux tiers de l’endettement total, avec 37% libellés en devises étrangères.
La facilité de crédit conclue en octobre avec le FMI explique en grande partie ce alourdissement du fardeau en euros (47,6% de la dette extérieure) et en dollars (10,95%). Le franc CFA reste néanmoins prédominant à 32,54%.
Un risque « modéré » mais une vigilance de mise avec ces milliards de dettes au Bénin
Pour autant, ce niveau d’endettement reste jugé « viable » avec un risque de surendettement qualifié de « modéré » par les autorités béninoises.
Une analyse partagée par l’agence de notation Fitch, qui a maintenu en février la note souveraine du pays à « B+ ».
Un répit de courte durée ? Rien n’est moins sûr. Avec un taux d’endettement dépassant déjà les 50% à fin 2023, le Bénin s’approche dangereusement du seuil des 70% fixé par l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) comme plafond raisonnable.
Surtout, le gouvernement devra redoubler de prudence budgétaire dans un contexte économique régional dégradé, entre récession au Nigeria voisin et dépréciation continue du franc CFA face au billet vert.
Autant de facteurs qui limitent les marges de manœuvre et exposent à des risques de dégradation de la signature financière.
Si le chemin de l’insoutenabilité de la dette n’est pas encore emprunté, les défis se multiplient pour les autorités béninoises.
Le cap d’une gestion rigoureuse s’impose plus que jamais, sous peine de voir la note salée se corser encore un peu plus chaque année.
Source : YOP.L-FRII
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