Après le drame de Sèmè, Wadagni tente de sauver les meubles de Sacca Lafia

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Présidence de la BAD : voici les adversaires de Romuald Wadagni, monsieur croissance
Crédit Photo : Africa Intelligence

Si effet Lafia il y eut, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne s’est pas fait sentir sur le trafic de l’essence de contrebande entre 2016 et 2021. Ministre de l’intérieur, il pensait pourtant résoudre à lui seul le problème de ce commerce à risque comme le prévoyait le Programme d’actions du gouvernement. Le voici réfugié à la Céna, alors que les nuages de fumée grisâtre du Kpayô s’amoncellent sur Alassane Séidou.

A la suite de l’événement tragique du week-end dernier qui a couté la vie à plus de 35 de nos compatriotes, quelques membres du gouvernement Talon ont jugé le moment propice pour accoucher une nouvelle stratégie. A la traque, le gouvernement veut désormais adjoindre ou substituer la reconversion.

Dans les feux de la tragédie, Romuald Wadagni annonce qu’un programme sera mis sur pieds par le gouvernement pour la reconversion de ces vendeurs à d’autres activités décentes. Apparaît là un paradoxe : comment le gouvernement compte reconvertir 54 mille prébandiers, alors qu’il a été incapable de multiplier les stations et de mettre fin à l’accroissement du chômage ? Ne faudrait-il pas informer, sensibiliser, prévenir, avant même de sanctionner ? Faut-il le souligner, même si les conditions de conservation et de commercialisation de ce produit pétrolier constituent un danger pour les ménages et pour la santé des prébendiers, l’essence de contrebande demeure un produit générateur de revenus pour la plupart des jeunes en proie au chômage.

Osons le dire, la persistance de la commercialisation de l’essence de contrebande résulte de l’impuissance de l’État à formaliser ce secteur pour sa meilleure organisation, à défaut de pouvoir fermer des poches d’activités génératrices de revenus. Mieux, le gouvernement a eu la possibilité d’initier la légalisation de la vente de l’essence de contrebande, ce qui pourrait faciliter les choses autrement.

Il est un secret de polichinelle que ce commerce pourrait ainsi permettre à l’État d’accroitre ses recettes douanières. Qu’il soit donc permis de douter de la sincérité des propos du ministre qui, après sept ans d’exercice du pouvoir d’état, peuvent paraître démagogiques. Même si cette approche est celle qui permettrait de venir à bout de ce commerce, il est nécessaire de partir du bilan des actions menées par le ministre de l’intérieur depuis 2016. Bilan très maigre au demeurant.

Aujourd’hui, les Béninois constatent un décalage entre la volonté exprimée du président Talon et la réalité de leur vie quotidienne. Les plus aventureux en payent l’addition au prix de leur santé, voire de leur vie. Sacca Lafia aura eu l’habileté de quitter le navire avant qu’il ne tangue trop. Il ne reste qu’à souhaiter bon courage à Alassane Séidou pour les trois prochaines années.

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