Les politiciens n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. C’est un choix existentiel : si Sébastien Ajavon, Komi Koucthé, Valentin Djènontin ou encore Léhady Soglo, veulent revenir au pays, les considérations tactiques les obligent à considérer la voie de la négociation avec celui qui est pressenti pour succéder à Patrice Talon.
Alors que leur situation politique ressemble à un grand cadavre à la renverse, ces acteurs politiques pourraient saisir une éventuelle main tendue par les lieutenants de Olivier Boko que beaucoup projettent déjà sur le fauteuil présidentiel de 2026. Plusieurs options sont possibles, mais toute alliance est à exclure.
Faut-il le rappeler, à la veille de sa démission, le ministre Oswald Homeky avait indiqué que Olivier Boko est « celui dont la candidature rassemblera aisément toutes les tendances au sein de la mouvance et même en dehors », avait-il dit.
Même en dehors ? Le dehors sonne politiquement creux, si ce n’est le dehors en exil qui pourrait exercer une influence sur le territoire national.
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Faut-il se raccrocher à un wagon sans poids et impopulaire avec les risques que cela comporte ou saisir une opportunité unique de faire son come-back ? Quel est le sens de l’existence politique de ces exilés ? Il faut regretter qu’au fur et à mesure que le temps passe, l’identité politique de ceux-ci s’effrite. Il faut donc redorer le blason et se maintenir dans l’opinion.
Pour cela, négocier son retour en échange d’un soutien ou même d’une inaction durant les prochaines élections pourrait se solder par la grâce présidentielle. Quelque part, le fait de pactiser avec l’homme des Collines n’est pas si paradoxal que cela. Et ce ne sont pas Les Démocrates qui diront le contraire.
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Surtout quand on sait que pour les élections générales, ils auront besoin d’un nombre de parrainage que leur infériorité numérique ne leur permet pas d’obtenir, il ne reste que la voie des concessions surtout avec celui en capacité de l’emporter. L’espoir pourrait donc venir du camp d’Olivier Boko.
Un pacte de gouvernement avec les exilés paraît peu probable, mais des figures des Démocrates pourraient être débauchées pour former un gouvernement d’union nationale si ce parti jouait bien le jeu, quitte à laisser le boulevard largement ouvert jusqu’aux portes de la Marina, dans une élection qui s’annonce imprévisible.
Une chose est sûre : les exilés ont tous autant intérêt à pactiser avec Olivier Boko qu’à rester dans leur situation actuelle. Les vagues du rivage auront-elles raison des exilés ?