Depuis quelques jours, le Sénégal a entamé une vaste revue des contrats et des accords signés avec des partenaires étrangers, a confirmé ce 29 septembre 2024 le président Bassirou Diomaye Faye.
Ce réexamen des contrats avec les multinationales dans des secteurs stratégiques, c’est l’une des nombreuses promesses électorales des nouvelles autorités. Une promesse renouvelée dans le discours d’investiture de Bassirou Diomaye Faye en avril.
Dans ce cadre, un comité travaille depuis environ un mois pour faire l’inventaire des conventions et des contrats qui ont été signés par le Sénégal. Avec, en ligne de mire, une possible renégociation si le Sénégal ne devait pas sortir gagnant de ces accords. C’est ce qu’a déclaré le président Diomaye Faye dans un entretien accordé à la télévision al-Jazeera à New York, le 29 septembre 2024.
Un comité très attendu sur les contrats pétroliers
Le 19 août dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko avait officiellement installé cette commission. À son bord, des hauts cadres de l’administration sénégalaise, des experts juridiques, fiscaux et du secteur de l’énergie, chargés de revoir les contrats miniers, pétroliers et gaziers, entre autres.
Ousmane Sonko avait alors justifié le choix de faire appel à des spécialistes pour travailler de manière « méthodique » et « rigoureuse », rassurant sur le fait qu’il ne s’agissait pas de « raser tout » ou « de nationaliser ».
Aucun détail sur le travail de ce comité n’a filtré depuis. Mais dans un pays qui produit du pétrole depuis juin, cette commission est très attendue dans le dossier Woodside. Cette compagnie australienne exploite le bloc pétrolier de Sangomar, à 100 km au sud de Dakar.
Cette commission est également attendue sur le dossier British Petroleum – qui opère le champ gazier de Grand tortue, partagé avec la Mauritanie, dans le nord du pays.
Aucun calendrier n’a été annoncé. Dans un premier temps, il s’agit d’examiner si les différentes étapes de la procédure pour la signature des conventions ont bien été respectées.
Le travail sera « fastidieux », a d’ores et déjà prévenu le Premier ministre, fin août, avec pour objectif de donner les moyens au Sénégal de « rediscuter ces différentes conventions, dans le sens de beaucoup plus d’équilibre, de gain partagé pour les deux parties ».
Dans le rang des populations au Sénégal, cette décision de Bassirou de réexaminer les contrats signés avec des partenaires étrangers est bien appréciée.