Loin de la France, le Burkina Faso d’Ibrahim Traoré s’en sort plutôt bien avec de nouveaux partenaires financiers.
En effet, le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 39,2 millions de dollars, soit 23,83 milliards FCFA, en faveur du Burkina Faso pour contribuer à la mise en œuvre du Projet multisectoriel d’appui au développement des compétences pour la résilience.
Ce projet se justifie par le fait que le pays fait face depuis une décennie à une crise multiforme marquée par l’insécurité.
Dans le détail, la Facilité d’appui à la transition (FAT), mécanisme du groupe de la BAD destiné aux États en transition a contribué à hauteur de 26 millions de dollars, et les 13,2 millions de dollars restants ont été fournis par le Fonds africain de développement (FAD), guichet de prêts à taux concessionnels du groupe de la Banque, d’après le communiqué publié par la BAD.
L’exécution du projet devrait se focaliser sur les formations aux métiers ciblées, ainsi qu’au renforcement des compétences entrepreneuriales des bénéficiaires que sont les jeunes et les femmes vulnérables. Ainsi, ce sont au moins 61 830 personnes affectées par la crise sécuritaire qui vont pouvoir développer et renforcer leurs compétences grâce à ces formations.
Il est également prévu l’incubation de 800 jeunes formés, porteurs de projets d’entreprise, le renforcement des capacités de 35 centres de formation professionnelle (formation des formateurs) et leur équipement. En outre, le projet appuiera l’installation d’au moins 5 000 personnes formées, financera les initiatives de 1 200 jeunes incubés ainsi que 2 000 Micros, Petites et moyennes entreprises (MPME) détenues par des femmes.
Enfin, le projet financera des équipements pour renforcer le dispositif des cours à distance de l’université de Koudougou (Centre-Ouest) qui accueille actuellement le plus grand nombre d’étudiants déplacés internes. Au total, 1 000 étudiants déplacés internes bénéficieront d’ordinateurs, afin de leur permettre de continuer d’avoir accès aux cours en ligne en cas d’inaccessibilité physique des locaux de l’université de Koudougou.
Au total, ce projet qui sera mis en œuvre dans sept régions du pays, à savoir, le Sahel, le Centre-Nord, le Nord, l’Est, la Boucle du Mouhoun, le Sud-Ouest et les Hauts-Bassins, va créer au moins 20 000 emplois directs et indirects, et atteindre indirectement 175 000 bénéficiaires.
‘’Le projet arrive à point nommé, dans un contexte sécuritaire et social difficile marqué par un nombre élevé de personnes déplacées internes et une jeunesse confrontée au chômage et au sous-emploi et donc vulnérable face aux terroristes », a déclaré Daniel Ndoye, chef du bureau pays de la BAD au Burkina Faso. Il a ajouté : ‘’A travers ce projet, le groupe de la BAD soutient le Burkina Faso dans ses efforts de réduction de la vulnérabilité des jeunes et des femmes par la création d’emplois décents et l’accès aux services sociaux de base ».
C’est la preuve qu’après la rupture des relations avec la France, le Burkina Faso dirigé par Ibrahim Traoré a fait preuve de résilience.
