Port de Cotonou : Patrice Talon s’est tiré une balle dans le pied, un rapport de la Banque Mondiale relègue…

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Bénin : après le Port d’Abidjan, le Port de Cotonou est la deuxième plateforme portuaire à déployer cette technologie…
Crédit Photo : Jeune Afrique

Le Port de Cotonou a perdu des plumes dans la crise qui oppose le Bénin de Patrice Talon au Niger d’Abdourahamane Tiani selon un récent rapport de la Banque Mondiale.

En effet, le port de Cotonou occupe la 402ème sur 405 ports dans le classement des ports les plus performants au monde, rendu public par la Banque mondiale pour le compte de l’année 2023.

Pour cette édition, 405 ports à conteneurs ont été évalués à travers le monde, contre 348 en 2022. Plus de 182 000 escales de navires ont été comptabilisées, pour 238,2 millions de mouvements de conteneurs par « the Container Port Performance Index (CPPI).

Ce classement révèle malheureusement que le port autonome de Cotonou fait partie des moins performants au monde. 50ème place en Afrique et 402ème au plan mondial sur 405 ports évalués.

Cette contre-performance du Port de Cotonou peut être justifiée par la crise entre le Bénin de Patrice Talon et le Niger d’Abdourahamane Tiani depuis juillet 2023 suite au coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum et l’application intégrale par Cotonou des sanctions imposées par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO.

Ce qui a conduit au blocage des transactions en direction du Niger, engendrant une paralysie d’une bonne partie des activités au port de Cotonou. Le nombre de navires ayant accosté au port de Cotonou a chuté de 203 au premier trimestre 2023 à 159 au premier trimestre 2024, soit une réduction de 23,6 % en glissement annuel.

Récemment, le directeur général du Pac a reconnu que le chiffre d’affaires du port a chuté du fait de cette brouille diplomatique. « Le chiffre d’affaires du Port autonome de Cotonou a baissé de 10 à 15 % maximum », avait confié Bart Van Eeno. Car, explique-t-il, 90% du volume de transit vers les pays de l’hinterland concerne le Niger.

En effet, l’édition 2023 du «The Container Port Performance Index (CPPI) 2023» a évalué les performances des ports en mesurant le temps d’escale des navires à quai, notamment la durée écoulée entre l’arrivée en rade et le départ du poste d’amarrage après déchargement ou chargement. Hormis les ports de Tanger Med (Maroc) et de Port-Saïd (en Égypte) qui se sont illustrés en figurant dans le Top 100 mondial, les plateformes portuaires africaines occupent des rangs bas ou moyens dans ce nouveau classement des ports les plus performants au monde établi par la Banque mondiale.

Les critères d’évaluation ont été élaborés sur la base de plusieurs facteurs dont l’efficacité de la plateforme, la qualité du tirant d’eau, des installations de quai, des liaisons routières et ferroviaires, la compétitivité des services et des procédures des agences publiques pour le dédouanement. « La durée moyenne d’une escale en 2023 était de 40,5 heures, ce qui représente une légère augmentation par rapport à la moyenne mondiale de 36,8 heures en 2022. Environ 11,7% (ou 3,71 heures) constituaient le temps d’inactivité consommé au poste d’amarrage immédiatement avant et après les opérations de fret. Il existe donc une opportunité d’éliminer près de 4 heures de temps de port par escale à l’échelle mondiale, simplement grâce à une meilleure planification, préparation, communication et rationalisation des processus » informe le rapport.

Pour la région Afrique, certains ports ont significativement amélioré leur position alors que d’autres ont dégringolé. Tanger Med conserve sa 4e place mondiale, mais Port-Saïd perd 5 places et se retrouve en 16e position après avoir été 10e en 2022. Le port de Djibouti chute de la 26e à la 379e position, alors que Casablanca (Maroc) et Damiette (Égypte) qui occupaient respectivement les rangs de 159e et 173e mondiaux se retrouvent presque dans les dernières marches du podium, notamment aux 332e et 387e places. Les ports de Lagos 309ème et de Lomé 318ème place tiennent des places relativement honorables et restent confortablement leaders de la sous-région ouest-africaine.

Le port de Mogadiscio (Somalie) est par ailleurs la grosse surprise en se positionnant au 4e rang continental et à la 166e place mondiale. Conakry (197e, Guinée), Freetown (226e, Sierra Leone), Agadir (288e, Maroc), Onne (305e, Nigeria) tiennent des places relativement honorables. D’après le rapport, des améliorations significatives ont été apportées dans plusieurs ports, notamment d’Afrique subsaharienne, pour réduire le temps d’escale, mais les avancées observées ont été annihilés par les contre-performances des ports sud-africains, ce qui a aussi en partie impacté l’augmentation de cette performance globale à l’échelle mondiale. « Les performances se sont améliorées en Afrique (subsaharienne), avec une amélioration moyenne de 2 heures du temps d’arrivée sur toutes les tailles de navires. Les améliorations et réductions globales des heures moyennes d’arrivée dans les ports africains ont été tirées par Dar Es-Salaam, Monrovia, Douala, Pointe-Noire, Tema, Luanda, Lomé », précise le rapport.

Parmi les derniers de la liste figurent aussi les ports de Cotonou 402ème, de Ngqura (Afrique du Sud), 404ème,  et de Cape Town, (Afrique du Sud), 405ème. Du coup on se demande si la réforme qui a consisté à confier le Pac à des expatriés a eu du succès, puisque les résultats à terme ne semblent pas tout à fait ou pas du tout reluisants.

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