A la surprise générale, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur départ de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Regroupés désormais au sein de l’Alliance des États et du Sahel (AES), ces trois pays ne sont plus disposés à revenir au sein de la CEDEAO.
La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest n’abdique. Elle fait feu de tout bois pour un retour du Mali, du Burkina Faso et du Niger au sein de l’organisation.
Le jeudi 27 juin 2024, l’instance régionale a invité, les pays de l’alliance des Etats du Sahel (AES) à participer à la mise en œuvre d’un plan visant à déployer une « force en attente » de 5000 hommes pour lutter contre l’aggravation des crises sécuritaires dans la région.
Le plan, qui coûtera 2,6 milliards de dollars par an, a été proposé aux chefs d’État lors d’une réunion des responsables de la défense de l’Afrique de l’Ouest à Abuja, la capitale du Nigeria. Selon le ministre nigérian de la défense, Mohammed Badaru, la Force en attente n’aura pas pour principale mission de renverser les coups d’État, mais de lutter contre le terrorisme qui sévit dans la région. Chaque État-membre devra contribuer à hauteur d’un quota déterminé.
Pour sa part, le président de la Commision de la CEDEAO, Oumar Touray, a déclaré que les pays qui se sont retirés de la CEDEAO à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ne sauraient être exclus de cette force régionale dont l’objectif est de bouter le terrorisme hors de l’espace. D’ailleurs, il a indiqué que l’organisation avait invité les responsables de ces pays à assister à la réunion de jeudi et à participer à la formation d’une telle force.
Pour lui, la lutte contre le terrorisme ne saurait se mener sans les États qui, du reste, dit-il, sont les plus touchés par le terrorisme. « Le Sahel est la région du Sahara la plus touchée, représentant plus de la moitié de tous les décès dus au terrorisme et 26% des attaques en 2023 (…) Nous ne pouvons pas lutter seuls contre le terrorisme pendant que d’autres ne participent pas », a déclaré M. Touray ajoutant que : « bien que certains pays puissent être sous suspension, ils devraient être autorisés à participer aux réunions liées à la sécurité, c’est pourquoi nous avons invité tous les 15 États membres à assister à cette réunion cruciale. »
La réunion de jeudi est la première occasion pour la CEDEAO de définir publiquement le financement de sa force de réserve, dont on parle depuis longtemps. « Plus que jamais, nous sommes à un moment charnière de l’histoire de notre communauté pour faire face à l’insécurité », a déclaré Omar Alieu Touray, président du bloc régional de la Commission de la CEDEAO, en exhortant les États membres à soutenir la force. Leurs propositions devraient être examinées lors du prochain sommet des chefs d’État de la région.