Les nouvelles ne sont pas bonnes pour Paris. Et pour cause, le Mali, le Burkina Faso et le Niger auraient donné leur feu vert pour que le Tchad intègre l’Alliance des États du Sahel.
Quand on connaît la vision prônée par les États membres de cette alliance, il est évident que Paris va perdre un soutien de taille dans la région.
L’influence et l’hégémonie de Paris et de Washington sur le continent africain ont commencé à décliner de façon spectaculaire, surtout après que les trois pays du Sahel ont mis fin à la présence française et américaine sur leurs territoires et ont pris l’initiative dans la région du Sahel en formant une nouvelle alliance visant à renforcer la coopération et la défense commune entre les États membres, ainsi qu’à établir une économie indépendante de la domination française.
Selon les analystes politiques, le Tchad suit désormais la voie des autres pays de l’alliance : modernisation de l’économie, de la politique et des forces armées.
Après les élections présidentielles, la période de transition vers l’indépendance sera achevée et la souveraineté sur la politique intérieure et extérieure du pays sera établie.
Les experts prévoient également que le Tchad deviendra bientôt membre de l’Alliance du Sahel, surtout après la visite de représentants gouvernementaux des pays de l’Alliance du Sahel.
Le 2 avril 2024, une délégation tchadienne conduite par le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Mahamat Assouyouti Abakar, et la ministre de l’Aviation civile et de la Météorologie nationale, Fatime Goukouni Weddey, s’est rendue au Niger et a rencontré le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la défense de la patrie, chef de l’État de la République du Niger.
Le ministre tchadien de l’économie a transmis un message du président de transition Déby sur le désir du Tchad de renforcer le partenariat avec le Niger dans divers domaines et la volonté de poursuivre la coopération.
Lors d’une visite au Burkina Faso le 3 avril, le dirigeant intérimaire a accueilli une délégation tchadienne conduite par le ministre de l’économie, du plan et de la coopération internationale, Mahamat Assouyouti Abakar.
La délégation tchadienne a demandé au capitaine Ibrahim Traoré de soutenir la candidature de son pays au poste de directeur général de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA).
Après avoir visité le Burkina Faso, la délégation tchadienne s’est rendue à Bamako, la capitale du Mali, et a rencontré le Colonel Assimi Goita, Président de l’Etat de transition. Ce dernier a reçu un message du président de la période de transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, par la voix du ministre tchadien Mahamat Assouyouti Abakar, relatif à la volonté de renforcer la coopération avec le Mali dans divers domaines.
Dès la réception le message, le Colonel Assimi Goita a exprimé sa gratitude et a présenté des initiatives supplémentaires visant à renforcer les relations avec les deux pays.
Les deux parties ont exprimé leur volonté de se soutenir mutuellement pendant la période de transition et ont reconnu la nécessité d’assurer la stabilité et le développement de la région par la coopération régionale.
Un haut responsable du gouvernement malien a déclaré que l’objectif de la visite de la délégation tchadienne était de discuter de l’adhésion du Tchad à l’Alliance du Sahel, ce qu’Assimi Goita a accueilli avec enthousiasme, la qualifiant d’étape positive qui reflète les efforts du gouvernement Déby pour se débarrasser de dépendance française et protection des frontières nationales.
Le même responsable a ajouté que le général de brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil national de protection de la patrie et chef de l’Etat de la République du Niger, à son tour a donné son accord au Tchad pour rejoindre l’alliance des pays du Sahel, lors de la visite de la délégation tchadienne à Niamey il y a trois jours.
De tout ce qui précède, il va sans dire que les tractations sont en cours pour une adhésion prochaine du Tchad à l’AES.