Le mercredi 21 février 2024, les députés de la 9e législature seront au parlement pour la recevabilité, l’étude et le vote de la révision de la constitution. Il y règne une forte atmosphère de méfiance quant au risque que les secrets du vote secret ne viennent fracturer leur unité face à la rage de vaincre de leurs adversaires, le facteur X dont le nom se murmure et qui leur semble déterminant dans les motivations de leurs collègues la majorité, c’est Olivier Boko.
Qu’adviendrait-il de leur sort dans les mois à venir si le vote de la plénière penchait finalement en faveur de la proposition du député Assan Seybou ? Une équation à mille inconnues.
En faisant précéder par leur vote la préséance de la présidentielle sur les deux autres élections contrairement à l’état actuel des textes et en bougeant le curseur de la date des élections législatives constitutionnalisée depuis 2019, et donc en modifiant la constitution, les députés du Br et de l’Upr auraient ainsi, avec forcément quelques soutiens de l’opposition comme ils n’ont de cesse de le rappeler, clarifie le profil des parrains de 2026: ils seraient ceux issus des élections de 2026, Qui leur dit que d’ici à là, ils seraient qualifiés pour retrouver leurs noms sur les listes électorales?
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Qui leur dit que même dans l’affirmative, ils seraient encore en capacité de bénéficier du vote des électeurs après dix années de rupture? Seraient-ils bien inspirés de se dépourvoir aujourd’hui de la seule carte qui pourrait garantir sinon leur longévité, tout au moins de retour au parlement?
Autant de questions qui paraissent insolubles dans un contexte où le chef l’Etat s’est empressé de dire de la façon la plus claire et la plus audible, qu’il n’est demandeur de rien qu’une présidentielle avant ou après, ça lui est égal; le tout, dans un contexte où le patron de l’Upr.
Joseph Djogbénou a encore les pages de sa vie politique à écrire, où le soir tombe sur celle de son homologue du Br Abdoulaye Bio Tchané et où une troisième voix pourrait bien s’imposer à équidistance de tous les partis représentés à l’assemblée nationale. Encore une fois, l’ombre du même facteur X, Olivier Boko, dont le nom revient sans cesse dans cette guerre des longs couteaux, ne cessera de peser dans le débat en vue des retouches à apporter aux lois régissant la dévolution des pouvoirs présidentiel, législatif et locaux au Bénin.
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La classe politique béninoise semble certes bien plus intelligente que celle du Sénégal en vidant ledit débat près de deux ans avant 2026 en accord avec la borne de six mois avant fixée par le pacte additionnel de la CEDEAO, mais cette anticipation est trop distante de cet horizon pour les rassurer qu’ils y voient vraiment clair.
Une contribution de Ange TOSSOU