Depuis quelques jours, la question de la révision de la constitution fait l’objet d’une polémique sur les réseaux sociaux. La classe politique ainsi que la société civile se sont prononcées sur la question. L’ancien président, Boni Yayi, ne rate aucune occasion pour tacler l’actuel locataire de la Marina, Patrice Talon sur le sujet. En clair, il n’est pas question de réviser la constitution pour l’ensemble de la classe politique.
Dans un tel contexte, Patrice Talon est sorti de son mutisme et s’est prononcé sur la question. Face à la presse, il a abordé sans passer par quatre chemins les rumeurs persistantes concernant une potentielle recherche d’un troisième mandat, suite à la révision de la constitution béninoise. « Le Bénin est un autre pays. Nous avons tourné cette page », a déclaré le chef de l’État devant micros et caméras.
« Je ne veux pas qu’on touche à une seule virgule de la constitution. Je l’ai dit aux députés de la mouvance. Je ne demande aucune révision », a-t-il laissé entendre. Cette prise de position du président Patrice Talon vient mettre fin aux polémiques sur le sujet. Plusieurs années après, Boni Yayi est revenu sur les raisons pour lesquelles la révision de la constitution qu’il avait initiée lorsqu’il était président de la République du Bénin a échoué.
Le dimanche 14 janvier 2024 face aux populations de Dogbo, Boni Yayi a révélé sans détour un point qui explique ce rejet. D’après ces propos, les acteurs d’opposition s’étaient précisément dressés à l’époque contre ce projet de révision constitutionnelle qu’il avait introduit à l’Assemblée nationale en raison de l’imprescriptibilité des crimes économiques que portait le projet. « Lorsqu’ils ont entendu l’imprescriptibilité des crimes économiques, c’est-à-dire si vous volez, on va poursuivre votre cercueil. Ils ont dit jamais », fait savoir Boni Yayi.
Selon le prédécesseur de Patrice Talon, ses vis-à-vis avaient prétexté que c’est une nouvelle République s’il touchait à la constitution. En revanche, la révision constitutionnelle qu’il avait souhaitée n’a pas abouti. « Donc il fallait faire demi-tour (…). Plus jamais, je ne suis revenu sur cette affaire. Car la constitution, c’est l’ADN des Béninois », lâche le président du principal parti d’opposition qui a par ailleurs cité comme témoin le Professeur Mathurin Coffi Nago, ancien président de l’Assemblée nationale. « Lorsque je lui ai envoyé ce projet de loi, il m’a envoyé une lettre pour accuser réception et il m’a félicité d’avoir proposé cela. Ça date du 7 juin 2013 », se souvient-il.
Ces propos ne manqueront pas de faire réagir. Sur la toile, cette récente sortie de Boni Yayi est beaucoup commentée.