Créons des couloirs de passage pour la belle-mère et la belle-fille. Chacune reste dans son couloir et jouit de l’attention et des privilèges liés à son statut. Par couloirs de passage, je n’entends pas l’éloignement ni l’érection d’un grand mur de séparation pour empêcher tout contact entre belles-mères et belles-filles. Ce choix ne garantit pas aussi une tranquillité absolue. Suivez le raisonnement pour vous en convaincre.
Les rôles étant en accord avec les statuts, aidons les belles mères et les belles filles à apprendre et à assumer convenablement, chacune dans sa sphère de responsabilité, leurs fonctions.
Il n’y a pas de rivalité à instituer entre belles-mères et belles-filles. Les comparaisons entre belles-mères et belles-filles sont un biais dans l’approche de gestion. Les époux doivent éviter d’établir une hiérarchie sociale en mettant la belle-mère au-dessus de la belle-fille et vice-versa.
Un tel choix de classification créerait inévitablement un espace de concurrence, de compétition et d’opposition entre belles-mères et belles-filles. Ce qui, à terme, va se révéler nuisible pour la stabilité du foyer et conduire parfois à des déchirures familiales. Les fameux grands murs (sous-entendu : éloignement, distance, absence totale de contact) ne peuvent rien contre cette déchirure.
Tôt ou tard, les hommes se croiseront, des échanges par personne interposée sont réels, le fils restera d’une façon ou d’une autre en contact avec sa mère, des crises de nerfs liées à des interprétations sont aussi là : » Il n’était pas comme ça jusqu’à hier, c’est depuis qu’il a téléphoné à sa mère ou à tel autre membre de sa famille qu’il a changé d’attitude ; alors même que ce changement d’humeur peut ne rien avoir avec le coup de fil de la veille… ». Les conflits latents ont leurs effets psychosociaux avec des revers inattendus.
Belles-mères et belles-filles poursuivent, à priori, un même objectif : le bonheur de l’homme qui pour l’une a le statut de fils et pour l’autre le statut d’époux.
Aidons-les donc à trouver des points d’accord, à s’entendre sur des bases de fonctionnement dans le respect mutuel et la tolérance, à rentrer dans l’habit de mère et de fille pour entretenir des relations saines au-delà des divergences propres à l’ADN de l’humain.
NB : Chers époux, soyez de vrais stratèges dans la résolution des conflits éventuels entre belles-mères et belles-filles. Sinon, le risque d’être pris entre deux n’est jamais loin. Un double sevrage vous guette.
Joël Tchogbé, Sociologue