L’ancienne ministre de 49 ans, en prison, souffre moralement. La Marina reste inflexible et refuse de la libérer. Les suppliques de l’ancien président Boni Yayi renouvelées ce lundi 30 novembre 2023 n’y ont rien changé.
Le Chef de l’État, Patrice Talon, a refusé non seulement de gracier l’opposante, membre du parti Les Démocrates, mais également de soutenir la proposition de la loi d’amnistie que l’opposition a mis sur la table.
Reckya Madougou avait été reconnue coupable de « financement du terrorisme » par la CRIET qui l’a condamné à 20 ans de prison et à verser une amende de 50 millions de francs CFA.
Ce 30 novembre 2023, de nombreux activistes et soutiens politiques ont diffusé des messages à l’instar de « Millième jour de détention pour avoir prôné l’inclusion ». A en croire ce décompte, Reckya Madougou a encore quelques 6300 jours à passer dans les liens de la détention. A moins que la proposition de loi retienne l’approbation de la majorité des membres du parlement.
Or, ils sont nombreux au sein de la mouvance politique à critiquer la manière dont le parti Les Démocrates s’y sont pris. D’aucuns ont affirmé que la proposition de loi n’est pas inclusive et est précipitée.
Derrière Reckya Madougou se trouverait-il une organisation fragile et impuissante ? Seul l’aboutissement du vote de la loi d’amnistie les prochains jours pourra nous édifier. Pour l’instant, rien ne semble pouvoir entraver le jusqu’au-boutisme du calvaire promis à l’ancienne candidate aux présidentielles de 2021. Les pressions de chefs d’État et des institutions internationales ont été trop indolores pour avoir un quelconque effet sur Patrice Talon qui, rappelons-le, s’était dit droit dans ses bottes.