Reflet des tensions politiques locales, les critiques de l’ancien ministre Valentin Houdé sur la légitimité du député Victor Topanou a gagné l’espace public. Si les deux hommes minimisent voire nient les tensions qui existent, celles-ci seraient pourtant bien réelles.
À Abomey-Calavi, tout semble indiquer que Valentin Houdé digère mal sa retraite politique et veut montrer qui est le « boss ». Ce dernier qui a eu l’impression de se faire dérober son fief parlementaire s’est improvisé en briseur officiel des totems de l’UPR à laquelle il a adhéré il y a peu.
Ses piques éventées et ses circonlocutions alambiquées, lors de déclarations faites le 26 octobre dernier, sont parvenues à leur destinataire : Victor Topanou. Et la riposte est tout aussi pimentée.
Lui qui distingue mal les motivations de ces piques dont il a fait l’objet y voit une flèche parfaitement audible. Il s’agit d’une comparaison dépourvue de raison.
Laquelle comparaison laisse penser que Valentin Houdé serait jaloux de son camarade militant. Pourquoi cette personnalité politique non élue, désormais moins connue du grand public mais tout aussi irritante, déclenche-t-elle une telle guerre de tranchées ? Valentin Houdé, c’est d’abord une voix qui met les nerfs en pelote.
Aux dires de Victor Topanou, l’ancien ministre se serait mis dans tous ses états parce qu’il lui aurait demandé à quel titre il était invité à la réunion sur le bilan à mi-parcours du recensement des militants qu’organisait l’ancien ministre.
Crime de lèse-majesté. Punition publique, Valentin Houdé a égrené les points saillants de sa « longue » expérience politique qui, on l’aurait compris, ne lui valait certainement pas une retraite politique au profit d’un député qu’il juge peu expérimenté.
Le tort du député Topanou, par ailleurs Professeur de science politique, est de n’avoir pas accepté l’invitation de l’ancien ministre sans broncher. Il se serait également permis d’affirmer qu’il soulèverait les Fons contre le député Topanou à Abomey-Calavi.
Cette déclaration incendiaire qui résonne dans les tympans du député mériterait une action rapide de la part des cadres du parti. Car, si elle est avérée, une personnalité politique dépourvue de mandat n’a pas plus de légitimité qu’un élu, qu’elle soit nouveau ou vétéran.
Victor Prudent Topanou n’aura pas manqué de brailler la jalousie de son camarade militant, au risque de lâcher des balles perdues. « Je me réserve le droit de dire en temps voulu ce que je pense de ce qu’il a fait de ses six mandats de député, de ses sept ans de Ministère et des conditions de son adhésion au Parti », promet le député Topanou.
La concurrence qui se dessine peu à peu entre Houdé et Topanou pourrait être de celles qui fragiliseront l’UPR dans la sixième circonscription électorale dans les années à venir. Il urge que Joseph Djogbénou, patron de l’UPR, recadre ses collaborateurs et fixe les bornes à ne pas franchir.
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