Alors qu’il livrait sa réaction sur le choix de l’ancien président Boni Yayi à la tête du parti Les Démocrates, l’ancien député Rachidi Gbadamassi a directement chargé celui qui est devenu depuis peu son adversaire politique numéro 1. Pour lui, Boni Yayi perd d’office la sagesse et la capacité d’arbitrage et de médiation que lui conférait son statut d’ancien chef d’Etat.
« En tant qu’acteur direct du jeu politique, il est disqualifié pour être un recours en cas de crise ou de situation conflictuelle, puisque désormais protagoniste ou belligérant ». Rachidi Gbadamassi estime que, même au niveau sous-régional, l’ancien président ne pourra pas objectivement jouer un rôle de médiateur car « il serait très difficile d’être promoteur ou instigateur du désordre chez lui et être désigné pour ramener l’ordre ailleurs »
Par ailleurs, l’ancien député prend le contrepied de la comparaison que certains observateurs font avec les présidents ivoiriens Laurent Gbagbo et feu Henri Konan Bédié, devenus chefs de partis politiques après l’exercice du pouvoir.
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« Je pense en toute humilité qu’ils ont tort, car comparaison n’est pas raison » assène-t-il avant de préciser : « Soyons clairs et objectifs : personne ne refuse à Boni Yayi d’occuper le poste qu’il veut dans son parti. C’est son droit le plus absolu ». Selon Rachidi Gbadamassi, ceux qui s’essaient à une comparaison entre les présidents ivoiriens et le président béninois ont « une culture politique incomplète et inachevée ».
Pour cause, le militant du parti Bloc Républicain affirme que Laurent Gbagbo et feu Henri Konan Bédié ne sont pas des hommes politiques accidentels. « Ils ne sont pas devenus hommes politiques après être devenus présidents de la République de Côte d’ivoire. C’est tout le contraire chez Boni Yayi. Il est devenu homme politique qu’après avoir été président de la République ».
A en croire le Buffle du Borgou, l’ancien président Boni Yayi n’a jamais été militant politique. « C’est un homme politique par infraction, en défaut, je dirai même par dépit ; un homme politique accidentel ».
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Dès lors, l’arrivée de Boni Yayi à la tête du parti LD n’a pas d’impact significatif, selon l’ancien député. Rachidi Gbadamassi affirme que le but de Boni Yayi est « d’accélérer son projet de destruction du Bénin en utilisant l’outil politique que constitue le parti Les Démocrates. Il n’est devenu président de ce parti que pour ça : détruire le Bénin ».
Face à cette situation, le député se veut rassurant : « Nous n’allons pas nous laisser faire ». Il souligne aussi que ce nouveau statut de l’ancien président lui arroge certains droits et prérogatives qu’il a pu bénéficier jusque-là. « Tout le monde connaît son appétence pour le désordre.
De toutes les façons, il faut qu’il sache qu’être un chef de parti politique implique le respect total des dispositions de la charte des partis politiques et du code électoral.
Les autorités ont l’habitude de fermer les yeux sur ces agissements par égard à son statut d’ancien chef d’État, mais parce qu’il est chef de parti politique la donne change. Il sera traité comme n’importe quel chef de parti politique au Bénin ». En attendant les prochaines joutes, Rachidi Gbadamassi souhaite la bienvenue au nouveau chef de parti dans le camp politique.