Le président de la transition au Gabon, Brice Clothaire Oligui Nguema, a publié un décret présidentiel ce samedi pour désigner l’ensemble des membres du Parlement de la transition. Cette nouvelle composition compte désormais 98 députés ainsi que 70 sénateurs. Cette liste a créé des sentiments de frustration et de mécontentement au sein de la classe politique.
Pour cause, l’Assemblée nationale sera dorénavant présidée par Jean-François Ndongou, un membre du PDG, l’ancien parti au pouvoir, tandis que Paulette Missambo, une opposante, assumera la présidence du Sénat.
En effet, l’ancien parti déchu se voit attribuer 90 sièges dans un paysage politique comprenant 105 partis. Des sentiments d’exclusion exprimés par le vice-président de la Coalition des Gabonais républicains qui comporte 27 partis politiques.
Le fondateur de l’ONG SOS Prisonniers, Lionel Engonga, nommé à l’Assemblée nationale, exprime sa stupéfaction : « Nous avons tous critiqué la gestion du PDG, il est donc surprenant de les voir encore rebondir au Parlement ».
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Abel Mbombe Nzondou, candidat à la dernière élection présidentielle, exprime des regrets quant au non-respect de la promesse faite par le président de la transition, Oligui Nguema. Selon lui, le président de la transition avait promis d’impliquer les anciens candidats à l’élection présidentielle dans le processus politique, mais cette promesse n’a pas été tenue.
Dans cette perspective, rapporte Radio France International, Yvon Michel Ngoma, lui aussi candidat à l’élection présidentielle précédente, reconnaît toutefois que tous les anciens candidats ne peuvent pas devenir parlementaires. Par ailleurs, il est à remarquer que la représentation des femmes au Parlement a augmenté, passant ainsi de 15% à 24%.