L’amorce du retrait des troupes françaises du Niger, communiquée par l’état-major des armées français jeudi 5 octobre dernier, donne lieu à une délicate opération mêlant diplomatie, logistique et sécurité entre Paris et Niamey.
Les préoccupations majeures se concentrent sur les conditions du retrait, notamment les moyens de transport. Le survol du territoire nigérien par des avions français, qu’ils soient civils ou militaires, a récemment été interdit, ce qui empêche la mise en place d’un pont aérien jusqu’à ce que la junte nigérienne du CNSP donne un nouvel ordre.
En outre, il est essentiel d’acquérir les autorisations nécessaires pour garantir l’ouverture des frontières et faciliter le déploiement de convois terrestres, notamment pour le transport des équipements lourds de l’armée française.
Le passage par le nord du Bénin en empruntant l’axe Niamey-Gaya pour rejoindre le port de Cotonou semble être une option envisageable.
Toutefois, cette solution se heurte actuellement à l’opposition de la junte, du fait des tensions existantes entre le Bénin et le CNSP. De surcroît, le territoire béninois a été identifié antérieurement comme un possible site d’intervention militaire de la Cédéao, ce qui rend complexe les négociations.
Néanmoins, le passage par le Mali ou le Burkina Faso est écarté en raison des tensions diplomatiques et de la présence active de groupes armés hostiles.
Bien que l’option du Tchad, où est basé l’état-major des forces françaises, suivi du transit vers le port de Douala au Cameroun, soit envisageable, elle présente des défis logistiques majeurs, notamment les 1 700 km séparant Niamey de Ndjamena.
Cette expérience douloureuse incite Paris à prendre une position catégorique : éviter à tout prix la répétition d’un scénario similaire à l’avenir.